La quantum chip
Une puce quantique — aussi appelée « quantum chip » ou « quantum processor/quantum circuit » — est un composant matériel (un circuit intégré) conçu pour exploiter les principes de la mécanique quantique (superposition, intrication…) afin de traiter l’information.
Alors que les puces classiques utilisent des bits (0 ou 1), une puce quantique traite des qubits qui peuvent être 0 et 1 simultanément, ce qui ouvre des capacités de calcul très différentes.
Elle se compose typiquement : de qubits physiques, de contrôleurs cryogéniques ou lasers/micro-ondes, et de structures pour gérer et lire ces qubits.
Inventée il y a plus de 60 ans
On ne va pas tout faire, mais quelques jalons importants :
- En 1959 et 1980-90, les bases théoriques de l’informatique quantique sont posées (ex. les critères de David DiVincenzo) ;
- En novembre 2021, IBM dévoile son processeur « Eagle » de 127 qubits.
- Le 9 décembre 2024, Google Quantum AI annonce sa puce « Willow » de 105 qubits avec avancée majeure en correction d’erreur.
- En 2025, l’année est décrite comme « l’année du quantique » pour les avancées matérielles.

Pourquoi c’est important
- Pour des tâches combinatoires très complexes, de simulation ou d’optimisation, les puces quantiques peuvent théoriquement dépasser les ordinateurs classiques.
- Elles ouvrent la voie à des applications comme : découverte de nouveaux matériaux, optimisation de la logistique, cryptographie post-quantique….
- Les projets hardware montrent qu’on approche un seuil de « quantum advantage » (un point où le quantique fait mieux que le classique).
Exemple : la puce Willow réduit les erreurs à mesure que le nombre de qubits monte.
Comment ? (fonctionnement simplifié)
- Une puce quantique possède des qubits physiques. Ces qubits sont connectés entre eux via un bus quantique ou des câbles micro-ondes.
- Les qubits sont manipulés à l’aide de signaux (micro-ondes, impulsions laser) pour créer des états de superposition/intrication.
- Ensuite, vient la lecture : on observe les qubits, ce qui « collapse » l’état quantique en une valeur classique 0 ou 1, avec probabilités liées.
- La grande difficulté : la décohérence (l’état quantique se dégrade rapidement) et les erreurs. D’où l’importance de la correction d’erreur quantique.
Combien ca coute ?
- Il est difficile de donner un chiffre pour « la puce » seule : les prototypes de puces quantiques coûtent des millions de dollars, compte tenu des installations cryogéniques, du contrôle et de la R&D.
- Le marché global de l’informatique quantique est estimé à plusieurs dizaines de milliards de dollars d’ici 2030-35.
En résumé
Une puce classique fonctionne selon les lois de la physique traditionnelle : elle traite des informations sous forme de bits, chaque bit valant soit 0 soit 1, et exécute des opérations logiques linéaires via des transistors en silicium.
En revanche, une puce quantique exploite les propriétés de la mécanique quantique : ses unités d’information, les qubits, peuvent être 0 et 1 en même temps (principe de superposition) et peuvent être intriqués entre eux, ce qui crée des corrélations impossibles dans le monde classique. Résultat : une puce quantique peut explorer simultanément un très grand nombre de combinaisons, offrant une puissance de calcul exponentielle pour certains types de problèmes (optimisation, chimie, cryptographie), là où une puce classique les traite de manière séquentielle.
La puce quantique n’est pas encore la pièce que vous branchez sous votre bureau, mais elle est vraiment en train de devenir une architecture technologique majeure.
📚 En savoir plus
- « What is Quantum Computing? » par IBM
- « Quantum computing chips: A complete guide » par SEEQC
- « The Year of Quantum: From concept to reality in 2025 » par McKinsey & Company
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