Le rapport « Les besoins en compétences, emplois et formations en matière d’intelligence artificielle en France » de l’OPIIEC (Observatoire paritaire des métiers du Numérique, de l’Ingénierie, du Conseil et de l’Événementiel) dresse un état précis de l’impact de l’IA sur l’emploi, les compétences et la formation en France. Voici les principaux enseignements utiles aux entreprises et aux acteurs de la formation :
🔍 Impact global sur l’emploi
- L’IA n’est pas seulement destructrice d’emplois : le solde net est attendu positif avec près de 45 000 créations d’ici 2028 dans les secteurs de la branche (numérique, ingénierie, conseil, événementiel).
- Cependant, 27 % des tâches des salariés français pourraient être automatisées d’ici 2030, voire 45 % à l’horizon 2035 (étude McKinsey, 2024).
- Les métiers exposés concernent surtout le traitement de l’information (analyse, rédaction, traduction, génération de code), avec une productivité déjà mesurée : +55 % en écriture de code et +37 % en rédaction simple.
🏭 Usages et impacts par secteur
- Numérique : secteur moteur, représentant 50 % des alternants formés à l’IA en 2023, mais l’investissement est homogène sur la branche (y compris petites structures). Les entreprises utilisent l’IA pour développer logiciels, applications et services d’accompagnement.
- Ingénierie : recours marqué à l’IA pour la gestion de projets (64 %), la formalisation de documents (57 %), la génération de code (51 %) ou encore l’éco-conception (28 %). Les grandes entreprises sont plus avancées que les petites.
- Conseil : usage varié (création de contenu marketing, prise de notes, gestion contractuelle, relation client, pré-sélection de CV). Près de 3 000 emplois pourraient être créés d’ici 3 ans, surtout en management, développement et pilotage de projets.
- Événementiel : l’IA soutient l’organisation (billetterie, inscriptions, planification des conférences), la personnalisation de l’expérience client et la logistique. Les métiers touchés sont les chefs de projet digital, ingénieurs réseaux et commerciaux.
🧑💼 Compétences clés attendues
Les entreprises demandent en priorité :
- Compréhension des modèles d’IA et de leurs limites.
- Maîtrise des solutions IA existantes (logiciels, plateformes).
- Connaissances juridiques et réglementaires (RGPD, futur AI Act).
- Compétences en sobriété numérique et gestion éthique de l’IA.
- Maîtrise des prompts et structuration des données.
🎓 Formation et couverture des besoins
- La France recense environ 1 200 formations spécialisées IA (souvent Bac+5, data et développement) mais les 17 000 formations “généralistes” de la branche manquent encore de modules IA : moins de la moitié intègrent les compétences nécessaires.
- Les entreprises compensent par la formation continue : en 2023, 44 % ont déjà sensibilisé leurs salariés à l’IA et 28 % prévoient de le faire en 2025.
- Initiatives publiques : le plan France 2030 et l’AMI Compétences et Métiers d’Avenir ont créé l’École Française de l’IA (EFELIA) et 9 clusters IA pour renforcer l’offre de diplômes.
📌 En résumé
Le rapport montre que l’IA touche tous les secteurs étudiés, avec des impacts concrets sur les métiers et un besoin urgent de compétences transverses (data, juridique, éthique, management du changement). L’emploi net devrait croître, mais à condition que les formations accélèrent leur adaptation.
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📖 En savoir plus
- Rapport complet OPIIEC (Mai 2025) : Télécharger le PDF
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